La composition de la population par âge et par sexe a naturellement interpellé les chercheurs.
Toutefois, compte tenu de la spécificité des données (on pourrait plutôt dire de l'absence de données), il faut substituer aux méthodes statistiques habituelles des techniques capables de donner des résultats fiables.

Etude démographique

Densité de la population

Faute de disposer de l'ensemble des habitations simultanément présentes, on estime la densité par le comparatisme ethnographique, qu'il s'agisse d'environnement ou de mode d'exploitation agricole.

Une relation évidente a tout de même été constatée : avec le néolithique, l'homme, de "prédateur", devient "producteur"; Cette sécurité dans l'approvisionnement a pour conséquence un fort accroissement de la population.

Répartition par âge et par sexe

Le sexe

Pour distinguer un homme d'une femme, seule l'étude du bassin est fiable (5% de risque d'erreur).

A défaut, on se calque sur les probabilités. Naturellement, cette dernière méthode est impossible, si le nombre d'ossements trouvés sur un site est trop faible.

L'âge

Les méthodes utilisées pour déterminer l'âge du décès sont encore plus imprécises, le vieillissement variant d'un homme à un autre.

L'estimation se fait à partir de certains os (le crâne, la tête du fémur dont la densité osseuse s'affaiblit, l'articulation du bas-ventre qui se raidit avec l'âge...).

Structure de population

Au regard de ce qui précède, il est possible de déterminer quelques généralités :

• une espérance de vie très basse à la naissance
• 40 % des enfants décèdent avant 5 ans ;
• passé la période dangereuse des 5ères années, on a une espérance de vie de 35 ans ;
• environ un adulte sur deux atteint l'âge respectable de 55 ans ;
• fort taux de mortalité de femmes accouchant.

Démographie et société

Il est donc fort problématique de mesurer les variations de la natalité et de la mortalité au cours des temps préhistoriques, force est donc de recourir aux méthodes comparatives :

• chez les chasseurs cueilleurs actuels, pour une même mère, l'intervalle moyen entre deux naissances consécutives est de l'ordre de 4 ans, du fait de l'allaitement qui dure au moins 3 ans ;
• chez le néolithique, l'intervalle semble plus court : 2 ans. Le taux de fécondité devient donc plus fort, mais également plus fort le taux de mortalité.

Un certain équilibre démographique s'instaurera progressivement.

   Baby boom au néolithique